Les coulisses d'une tournée - I
- Par Jacques Cambra
- Le 04/10/2022
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Du vendredi 16 au dimanche 25 septembre 2022, je suis parti en tournée dans le cadre du Festival Play it Again, organisé par l'ADRC.
Châteauroux (36) - L'Apollo
Antony (92) - Le Sélect
Veules les Roses (76) - Le Rex
Clermont-Ferrand (63) - Le Rio
Angoulême (16) - Cité de la BD
Saint-Pierre d'Oléron (17) - L'Eldorado
Nogent-le Rotrou (28) - Le Rex
Lors de cette tournée, je présentais une création autour de neuf court-métrages muets issus des collections Pathé et Gaumont, et produits entre 1906 et 1911. Un spectacle où j'accompagne musicalement ces films muets en direct (à l'accordéon diatonique solo, une première pour moi !), après avoir présenté oralement chacun d'entre eux à travers commentaires et anecdotes. Son titre :
Elles n'en font qu'à leur tête, lui aussi !
D'une séance à l'autre, musique, commentaires et échanges avec le public sont différents (autour de films qui restent les mêmes, c'est ça qui est drôle). Mais si j'ai écrit et la musique que je joue et les commentaires que je dis, je regrette de ne pas avoir tout noté des nombreux échanges avec le public, tant ils sont originaux, pertinents, en un mot : enrichissants.
- Comme avec Gilles de Nogent (Pianiste de jazz), qui avec un humour dévastateur (" je vais devoir vite rentrer chez moi écouter un 4 temps "...), m'alerte sur les possibles (et attendues) incursions dans les mesures telles que celles à 5 temps. Remarque évidente, mais à laquelle je n'avais tout simplement pas pensé. Merci Gilles !
- Ou comme Bertrand d'Angoulême et ses pertinentes remarques sur "Feuillade et la censure" et sa mention de l'excellent livre de Francis Lacassin.
- Mais aussi ce spectateur de Clermont-Ferrand qui m'apprend que Montéhus a écrit une chanson sur la révolte du 17° régiment (que j'évoque indirectement dans le spectacle à propos du film la grève des nourrices). Chanson interprétée et enregistrée par le chanteur Marc Ogeret (Musique de Raoul Chantegrelet et Pierre Doubis).
- Ou encore cette dame d'Antony qui, en me remerciant pour "les explications" dont j'émaille la séance pour présenter chacun des films et son contexte, valide en quelques mots la structure du spectacle.
- Et cette spectatrice de Veules les Roses qui me fait bien plaisir en me disant à l'issue du spectacle qu'elle avait oublié la présence du musicien qui accompagnait les films en direct ; me confirmant ainsi que l'accordéon diatonique, ça marche aussi...
Pas forcément facile de passer de la réaction orale spontanée et à chaud au commentaire écrit, mais au cas où certains d'entre vous tombent sur cette page, n'hésitez pas à réagir en quelques mots.
À prochainement !
Un clic sur une image et hop, elle apparaitra agrandie, et avec sa légende...
BONUS 1
PREMIÈRE SÉANCE
En plus d'une dédicace spéciale à toute l'équipe de l'Apollo de Châteauroux pour avoir accueilli cette première avec tant d'implication et de professionalisme bienveillant, c'est sur les aspects techniques que je mettrai le focus avec ce qui suit !
Nulle photo malheureusement pour illustrer le parfait équipement avec lequel m'a équipé Jean-Marc, opérateur de l'Apollo. Pour cette création,(c'était la 1° date de la tournée), j'ai donc pu évoluer à mon gré tout en étant parfaitement sonorisé (qu'il s'agisse de la voix ou de l'accordéon = 0 cable).
Et cette séance faisait suite à une préparation technique collaborative, qui m'a permis au final de concevoir au mieux ce spectacle nouveau pour moi, (mon premier à l'accordéon solo).
Bon, rien à voir. Mais en rentrant à Paris, sur quoi tombe-je ? Allez, il ne sera pas dit que ce Bonus Apollo n'aura pas sa photo...
Bonus 2
UN CADEAU
Alors que je farfouillais dans son bureau de l'Eldorado, (j'adore farfouiller dans le bureau de l'Eldo), Philippe, directeur du lieu (et également éditeur), me voyant trifouiller ses livres et soudainement tomber en arrêt devant cette biographie de Méliès que je n'avais pas, me fit spontanément ce beau cadeau ! Me voilà ravi.
Muni de mon nouvel ouvrage, je pars joyeusement m'installer dans un fauteuil du hall pour le feuilleter. Soudain, mon regard est attiré par un autre ouvrage (oui, j'ai oublié de vous dire que Philippe, en plus du cinéma, aime assez les livres) : une édition des oeuvres de Sully Prudhomme que j'adore. Je l'ouvre et tombe sur ces quelques vers, qui me font immédiatement penser au J'accuse d'Abel Gance (film muet sur lequel je travaille). Nul doute que ces vers illustreront la présentation du spectacle. Les voici
Pendant que nous faisions la guerre,
Le soleil a fait le printemps
Des fleurs s'élèvent où naguère
S'entre-tuaient les combattants
Merci Philippe, de toutes ces belles choses patiemment réunies dans ce bel endroit.
BONUS 3
DERNIÈRE SÉANCE
Pour qui n'est pas opérateur de cinéma, rompu à la programmation de ces étranges machines qui projettent numériquement des films pouvant dater pourtant de plus d'un siècle, l'image ci-dessous ne dira pas grand-chose.
Eh bien sachez que grâce à ce magnifique travail de conception et de programmation, j'ai pu, moi tout seul (!!), éteindre la salle, lancer le film, qui s'arrêtait tout seul une fois fini, avec rallumage d'écran et relancer le film suivant, et ceci jusqu'à la fin du programme !
Franchement, j'ai vécu une séance sur un petit nuage, après des essais complets où Dominique de Nogent le Rotrou (car il s'agit de lui), m'a permis de vivre cette expérience en autonomie totale. Il était d'ailleurs prêt à reprendre la main à la moindre erreur de ma part, ce qui n'est pas arrivé, grâce à son épatant travail de programmation (et aussi à l'interface à bouton unique dont je disposais).
Si l'on rajoute que Brigitte avait tapissé le hall de programmes du Ciné Concert, invité des musiciens à la séance, permis des discussions passionantes à l'issue du spectacle, vous aurez un (faible) aperçu de cette dernière séance en apothéose...
Elles n'en font qu'à leur tête Ciné Concert Accordéon diatonique
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